Je ne crois pas qu’une essence humaine puisse incarner l’absolu, la perfection.
Toute personne qui entend proclamer telle ou telle vertu devrait se rappeler :
**(Idéal extra-mondain) ** Que l’idéal ne peut être atteint (et n’a pas vocation à l’être) dans cette existence matérielle (voir mon article Bannir les idoles),
**(Relativité des vertus) ** Que n’importe quelle qualité demeure un défaut en contraste avec l’absolu/l’idéal, et que, par conséquent, il n’y a pas de vertu fondamentalement vertueuse,
**(Imperfection des êtres) ** Qu’un humain est un compromis, s’incarnant sur Terre par l’ambiguïté qui s’entretient à travers lui.
Aucun être ne s’est jamais incarné et a réalisé la complétude (sauf peut-être le Un, mais est-il seulement “incarné” ?).
Au mieux s’en sont ils approchés, dans les limites de leur conditions engendrantes.
Ainsi donc, qui pourrait dire qu’un humain est meilleur qu’un autre ?
Notre maître, le cheikh Sîdî Muhammad al-Buzîdî, disait : “mon âme est restée une enfant ; quatre-vingts ans, et pourtant elle continue à me suggérer tous sortes de transgressions comme au temps de ma jeunesse.